Nos os : ces organes vivants multifonctionnels

Comment les entraîner?

Nos os sont vivants et nécessitent qu’on les entraîne comme nos muscles.

Habituellement, on conçoit l’exercice physique comme un travail sur nos muscles ou sur notre capacité aérobique, mais serait-il bénéfique à l'ensemble de notre ossature?

Le commun des mortels associe les os à la mort et se les représente secs, statiques et, en vieillissant, de plus en plus cassants. Mais qu'en est-il réellement?

Les os associés à la mort

Quelles sont les fonctions de nos os?

Notre squelette, c’est notre armature, notre charpente qui nous donne notre forme. C’est la structure sur laquelle s’arriment tous les autres tissus de notre corps. Liés aux groupes musculaires, ils nous permettent de fléchir le genou, d’étendre notre bras, de nous tenir debout et assis, de marcher, de sauter, etc. Ils jouent aussi un rôle de protection ; par exemple, nos organes tels le cœur et les poumons sont abrités dans notre cage thoracique et le cerveau, dans notre boîte crânienne. Au niveau chimique, les os procurent des réserves de minéraux pour le bon fonctionnement de notre corps. De plus, ils logent la moelle osseuse qui ne fait rien de moins que de produire les cellules sanguines. Enfin, ils sont producteurs d’hormones. Wow! Lorsque j'ai appris tout cela, je n’en revenais pas!

Vivants, vous dîtes?

Nos 206 os étaient 270 à notre naissance, mais plusieurs se sont soudés ensemble rapidement. Ils sont constitués à 22% d’eau, ce qui est un peu surprenant pour ceux qui comme moi ne sont pas versés en biochimie. Mais j'ai été encore plus surprise d'apprendre les fonctions des trois types de cellules de nos os :

1) Les ostéoblastes ont pour fonction de construire de la matière osseuse. En fait, ils produisent un matériau souple qui, combiné au calcium et autres minéraux, se solidifie et se renforce. Ils reconstituent les os vieillis ou brisés.

2) Les ostéoclastes ont la fonction inverse, soit de détruire de la matière osseuse pour faire de l’espace pour les muscles et les vaisseaux sanguins, et pour recycler les vieux os. Ils le font en détachant des minéraux de la matière osseuse grâce à un processus biochimique.

3) Les ostéocytes ont une fonction de surveillance, détectent le stress mécanique et alarment les ostéoblastes lorsque le corps a besoin davantage masse osseuse à tel endroit.

Ainsi, le cycle de régénérescence du tissu osseux varie de 2 à 12 ans. Cela signifie que les cellules de vos os n’ont pas plus de 12 ans. N’est-ce pas fascinant? Et il est dit que ce processus fait en sorte qu’un os réparé est encore plus résistant que l’original… À mon esprit, c’est le processus circulaire, le mouvement, le « vivant » qui nous rend si solide et qui m'encourage à ne jamais considérer un certain état d'immuable.

Cela explique aussi qu’il n’y a pas une tête de fémur exactement pareille d’un individu à l’autre, chacun ajustant la construction de tel os en fonction de sa structure entière . Hum, cela me fait penser aux compensations que nous avons tous créées dans nos corps et dont on me parlait dans mes cours de danse et d'exercice.

Maintenant lorsque vous parlerez de vos vieux os, apportez quelques nuances à vos propos! Et ne soyez plus gênés de dire que vous hydratez vos os en buvant un grande verre d'eau!!!

Pourquoi l’exercice serait-il bénéfique à nos os?

Je donne souvent l’exemple des astronautes qui perdent de la masse osseuse dans les conditions d'impesanteur ou d’apesenteur de l'espace, parce que les os n'ont plus à soutenir le corps contre la gravité terrestre. On comprendra qu’en restant couché sur son divan à jouer à je ne sais quel jeu sur sa tablette, on n’applique pas la même charge mécanique sur ses os que si on joue au basketball. C’est en exerçant une pression, une tension sur nos os qu’on contribue à leur développement.

C’est avec cette conscience ― et les indications que je donne ― que mes élèves et moi nous efforçons de faire nos mouvements dans les cours de gyrokinesis. J’aime aussi penser à ce processus de ménage de mes vieilles cellules et celui d’activation de mes ostéoblastes quand je fais mes exercices. En travaillant sur la mécanique de mon squelette, je stimule mes cellules, je préviens la stagnation. Souvent, je fais ma routine entière en focalisant sur mon ossature, particulièrement sur mes 33 vertèbres et un certain nombre de mes articulations (elles sont environ 300). En fait, la moitié de nos os se trouvent dans les mains et les pieds, ces extrémités de nos membres qui sont souvent les premières à souffrir d’arthrite rhumatoïde. C’est pourquoi j’insiste sur l’engagement des pieds et des mains dans tous les exercices que nous faisons en classe.

Squelette souriant

Le vieillissement

En vieillissant, le cycle de régénérescence de nos os ralentit comme l’ensemble de notre métabolisme, vous l'aurez deviné. Bouh! Mais à quelle vitesse? J'ai lu toutes sortes de chiffres supposément scientifiques à ce sujet, passant par les plus défaitistes annonçant le début de la dégénérescence à partir de 20 ans et les plus optimistes donnant l'exemple de l'augmentation de masse osseuse chez des gens de 70 ans et plus. Malheureusement, certains souffrent de maladies comme l’ostéoporose, l’arthrose, etc., ou pourraient selon les statistiques être sujets à ces formes de maladies. Je laisse aux centaines de sites sur ces sujets vous renseigner à leur propos.

Je préfère tourner mes pensées vers ce que je peux faire pour m'aider. Alors, je veux presser mes os de s’activer. En les stimulant, je favorise leur régénérescence et leur solidité.

Autrement que l’exercice, quoi faire pour la santé de ses os?

Ne voulant pas me substituer aux spécialistes, je veux simplement indiquer ici que, pour soutenir ma santé osseuse, j’opte pour un régime riche en calcium et prend des suppléments de vitamine D, nécessaire à l’absorption du calcium et rare en hiver. Je prends aussi du citrate de magnésium, également bon pour le fonctionnement musculaire (et qui a un effet très relaxant sur mes muscles). Bien m'hydrater, aller prendre l'air et un peu de soleil font aussi partie de mon quotidien.